Le sujet de la sexualisation des tenues religieuses dans les œuvres, notamment au cinéma, est un sujet délicat sachant que les avis divergent. Certains considèrent la pratique comme offensante envers la religion mise en avant, sachant que pour la plupart, la sexualité, la nudité et tout ce qui y est lie ne sont pas des sujets d’ordre public ou qui sont à promouvoir. D’autres au contraire considèrent que cela est d’une façon une liberté d’expression et une forme d’art, sachant que l’art touche et se base sur tout concept, souvent sans limite.
Dans de nombreux films et séries, les tenues religieuses sont utilisées pour mettre en avant une image sensuelle de la femme. De nombreuses scènes mettent en avant des robes de nonnes, des voiles de femmes musulmanes et des habits de femmes juives de manière suggestive, en insistant sur le corps féminin, sur ses formes et ses courbes. Les tenues religieuses sont également souvent modifiées, reconstruite pour montrer des parties du corps normalement cachées. Les signes de croix par exemple sont énormément utilisés sur des pièces qui ne nécessite pas d’avoir ce symbole, et dans des scènes qui n’ont pas non plus besoin de l’utiliser.
Dans le film « Marry me » sorti en 2022, retraçant une histoire d’amour soudaine entre une star de la scène musicale et un professeur, une scène met en avant l’actrice Jennifer Lopez dans le rôle de Kat, sur scène, interprétant une de ses chansons. Le personnage porte alors un body à paillettes sur lequel est floque une croix chrétienne, pointant de chaque côté vers sa poitrine et vers son entrejambe. Le placement de la croix, et la tenue en général reprennent un symbole religieux fort pour guider le regard vers les courbes de la jeune femme, ce qui n’est en aucun cas le message du symbole à l’origine. De plus, ses danseuses portent des tenues de nonnes modifiées pour les rendre « sexy », en latex et en cuir. Les tenues sont transformées en simple body. Cet exemple en est un parmi tant d’autre, sachant que depuis toujours, les religions sont victime de fétichisation, utilisée comme des objets de désir sexuel.
Malheureusement, ces images renforcent les stéréotypes et les préjugés à l’encontre de certaines communautés religieuses, en les réduisant à des symboles sexuels. Mais certains réalisateurs et producteurs défendent l’utilisation de ces symboles en affirmant que celle-ci permet de briser les tabous et les normes sociales autour de ces sujets. Selon eux, la sexualisation des tenues religieuses peut être une manière de s’attaquer aux discriminations et de promouvoir la diversité culturelle.
Mais le plus gros risque autour de ces images, c’est le fait que cette sexualisation peut avoir des conséquences sur les personnes et communautés concernées. Cela peut rapidement accroître la pression et les attentes sur les femmes faisant parti de ces communautés, alors que celle-ci sont déjà souvent confrontées à des discriminations et violences. En effet, une étude sur les recherches les plus fréquentes sur certains sites pornographiques avaient démontrées que les termes désignant des femmes religieuses étaient ceux les plus recherchées, les réduisant à des objets de désir sexuel.
C’est pour cette raison qu’il est important de réfléchir aux messages que transmettent les représentations cinématographiques. La liberté d’expression et l’expression artistique ne doivent pas être utilisées comme prétexte pour renforcer les inégalités et les discriminations qui sont déjà beaucoup trop présentes envers ces communautés.
