Culture

My body, my choice au cinéma

Je pense que vous êtes tous au courant de ce qu’il se passe actuellement au Etats-Unis. La cour suprême a annulé l’arrêt Roe vs Wade, qui autorisait l’avortement au niveau fédéral. Cet arrêt avait été mis en place en 1973, soit il y a une cinquantaine d’années. Et boum, ils décident de faire un bond en arrière et d’enlever des droits aux femmes et nous devons nous battre de nouveau pour des droits que nous avions déjà acquis. Cela me fend le cœur, ces millions de femmes qui ne peuvent plus choisir pour leur propre corps. C’est tellement puérile et lamentable de la part de ce pays qui est l’un des plus développé du monde, il pourrait combattre le racisme, l’homophobie, les centaines de fusillades dans les écoles chaque année, la planète, mais non, il préfère s’attaquer aux femmes et leur enlever leur droit.

Je respecte l’avis de tous et même ceux qui sont contre l’avortement mais je ne respecte absolument pas leur choix d’empêcher l’accès à l’avortement pour tous. Si tu es contre cette pratique, ne le fais pas pour TON corps mais n’oblige pas toutes les personnes ayant un utérus à suivre ton choix, c’est juste égoïste et encore une fois totalement lamentable.

C’est encore plus lamentable que des hommes cis donnent leurs avis sur le sujet, ils n’ont pas d’utérus, pourquoi donnent ils leur avis ? Cela ne les regarde absolument pas, ce n’est pas leur corps, ce ne sera pas leur santé physique ni leur santé mentale, ils n’ont absolument pas à intervenir dans ce débat (qui ne devrait même pas en être un). Bref les hommes cis, gardez vos opinions sur l’avortement, on s’en fiche totalement.

Beaucoup disent que l’avortement est une contraception de confort, donc souffrir physiquement c’est du confort ? Passer un moment désagréable autant physiquement que mentalement, c’est du confort ? L’avortement n’est en aucun cas une contraception de confort, puisque rien n’est confortable dans cette situation.

Interdire l’avortement ne va pas empêcher l’avortement, les femmes continueront de le faire. Mais elles le feront clandestinement, et auront beaucoup plus de chance de mourir. Aujourd’hui, une femme meurt toutes les 9 minutes à cause d’un avortement clandestin, imaginez ce que cela va donner avec ces millions de femmes privées de ce droit fondamentale. Les Etats-Unis ont décidé de plus faire attention à un embryon, qui ne vit pas, n’a pas de conscience, n’est absolument rien mise à part des cellules qu’à une femme, qui risque de mourir. Bravo les USA.
En plus de tous ces décès, cela va entrainer beaucoup de gens malheureux : les mères ne voulant pas de leurs enfants, les enfants dont la mère ne les voulaient pas. J’espère que les USA sont prêts à mettre en place des soins psychologiques gratuits, car toutes ses personnes en auront besoin.

N’importe quelle raison pour l’avortement est okay, ne juste pas avoir envie est totalement okay. Mais hors question d’envie, l’avortement est parfois nécessaire : personne trop jeune, viol, inceste, raisons médicales, etc (je répète que l’avortement n’a pas à être justifié, ne juste pas vouloir de gosses c’est okay). Certains états refusent désormais l’avortement pour ces nécessités. @chloe__a est actuellement enceinte d’une petite fille, qui meurt à petit feu dans son ventre et qui ne naitra jamais en vie. Elle comptait avorter, pour que son bébé arrête de souffrir mais elle ne peut plus, elle doit désormais attendre que son bébé meure, elle est obligée de laissé sa fille souffrir car l’avortement, droit fondamentale est désormais interdit.

Tout ça pour dire OUR BODY, OUR CHOICE & TAKE YOUR LAWS OUT OF OUR BODYS

 

 

Cette longue introduction pour finalement parler de la représentation de l’avortement au cinéma et dans les séries : les mauvaises représentations/ mauvais comportements, les good ones et un film sur l’avortement qu’il faut voir.

 

L’un des premiers exemples qui m’est venu en tête est celui de l’avortement de Cristina dans Grey’s Anatomy. Cristina n’a jamais voulu d’enfant, elle l’a toujours dit mais elle est malheureusement tombée enceinte. Son mari, Owen a toujours voulu être papa et était très au courant du fait que Cristina n’en voulait pas. Cristina a alors annoncé sa grossesse et son avortement à son mari, elle s’attendait à une réaction normale : un mari compréhensif, bienveillant et l’accompagnant dans toutes ses étapes compliquées. Mais lolilol, elle n’a absolument pas eu ça. Owen l’a clairement fait culpabiliser, avant son avortement en la dissuadant d’avorter et en la privant de sa présence lors de l’opération, puis en l’accablant dès qu’il le pouvait « You killed our baby ». Monsieur vous êtes médecin, c’est un embryon pas un bébé. Une pression psychologique sur un corps qui ne lui appartient pas, encore une personne n’ayant pas d’utérus qui donne son avis sur un sujet qui ne le regarde absolument pas. Bref, Owen, gros boycott.

Et la mauvaise représentation de l’avortement se retrouve dans beaucoup de séries américaines (étonnant). Une grossesse, c’est clairement génial pour les scénaristes, ils peuvent en parler pendant super longtemps. Mais quand le bébé nait, c’est beaucoup moins sympa pour eux : le bébé n’est pas un acteur et ne sert donc pas à grand-chose et surtout la vie des parents est désormais plus limitée. Donc les scénaristes trouvent des moyens pour tuer l’embryon/fœtus de manière originale (parce que oui, montrer tout simplement un avortement, c’est trop pour eux). Quelques exemples : l’accident de voiture de Blair dans Gossip Girl, la chute dans l’escalier de Gabrielle dans Desperate Housewives (série ultra problématique d’ailleurs) et des fausses couches par centaines.

Et finalement, certaines séries décident de ne pas du tout aborder le sujet de l’avortement lorsqu’il serait le choix le plus évident. L’exemple de Quinn dans Glee est l’un des plus pertinent, elle tombe enceinte du meilleur ami de son mec à seulement 16 ans et risque de perdre énormément en ne stoppant pas la grossesse, mais nan, l’avortement n’est absolument pas présenté comme une solution. Et bien évidemment, problématique jusqu’au bout, on retrouve le même phénomène dans Desperate Housewives avec Lynette et encore pire, Susan force sa fille à avoir un enfant qu’elle ne veut absolument pas.

 

On a quand même de bonne représentation d’avortement et ça fait vraiment plaisir.

Dans la première saison de Sex Education, Maeva avorte dans une clinique. Toutes les personnes sont bienveillantes : Otis qui l’accompagne, tout le personnel de la clinique. La scène est également filmé de manière bienveillante, cela montre bien que l’avortement est totalement okay, on s’attache aux femmes que l’on découvre à la clinique qui sont dans la même situation que Maeve. Cette scène montre également que c’est un moment douloureux et absolument pas agréable et qu’encore une fois, l’avortement n’est pas une contraception de CONFORT.
Et bien évidemment, des personnes contre l’avortement sont devant la clinique en hurlant sur chaque personne qui entre dans celle-ci (qu’ils se trouvent une vie plutôt que d’empiéter sur celle des autres). Otis parle avec l’une de ses personnes, et elle explique que c’est la religion qui l’a fait protester. D’accord, mais si tu es contre n’oblige pas les autres à ne pas le faire, ça ne te regarde absolument pas.

Dans la première saison d’Euphoria, Cassie avorte. C’est assez similaire à Sex Education, l’environnement est super safe et bienveillant, le personnel est super bienveillant avec elle. Tout comme dans Sex Education, cette scène montre bien que ce n’est absolument pas une situation confortable, que c’est douloureux, autant psychologiquement que physiquement.

Finalement, dans 13 Reasons Why, c’est assez similaire. La scène où Chloé arrive à la clinique montre la pression qui est mise sur les femmes concernant l’avortement, comme ci elles étaient des diables.

 

Je vous conseille le film L’évènement, un film adapté du roman d’Annie Ernaux. C’est un film qui montre l’avortement clandestin en 1960.

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